Paroisse Saint-Bernard

de Dijon

La lettre encyclique Dilexit nos sur l’amour humain et divin du cœur de Jésus Christ
24 octobre 2024

Le Pape François a surpris par la publication de cette encyclique. Elle n’est pas un plan d’action et s’apparente davantage à la simplicité de ses prédications qu’aux deux grandes encycliques précédentes. D’ailleurs, celle-ci est présentée comme une clé du « miracle social » (28) que le Pape croit possible.

Le Pape ne cesse pas pourtant de dénoncer la situation d’un monde matérialiste et consumériste : « nous sommes prisonniers d’un système dégradant » (218) qui nous vole notre vie intérieure, et le Pape nous ramène à la vérité de l’évangile : « l’amour du Christ est en dehors de cet engrenage pervers et lui seul peut nous libérer de cette fièvre où il n’y a plus de place pour un amour gratuit » (218).

Or « tout se joue dans le cœur » (6) : voilà pourquoi le Pape commence par inviter à revenir vers ce centre des pensées et des affections, pour s’y retrouver en vérité sous le regard de Dieu. Plusieurs fois, le Pape mentionne la « maturité » du cœur : c’est cette force qui ne s’obtient que par les larmes authentiques. Romantisme ou religion sensible ? Rien de tout cela : dans la continuité de l’Évangile, l’expérience des Exercices spirituels conduit à retrouver la sensibilité spirituelle, sensibilité à la grande réalité qui nous a été révélée : l’amour infini de Dieu manifesté dans le Christ Jésus.

Le Pape insiste : le Sacré Cœur de Jésus est un symbole réel et « la totalité de l’évangile », « ce dont nous avons le plus besoin » (89). C’est une image « qui n’a pas été inventée dans un bureau ni dessinée par un artiste » (52) : elle est la voie de l’adoration véritable du Seigneur vivant. S’il prévient des glissements possibles de la dévotion (culte de l’image pour elle-même, valorisation de nos propres actions…), il affirme avec tout autant d’autorité : « Je demande que personne ne se moque des expressions de ferveur croyante » (160). En effet, « le Cœur du Christ, symbole du centre personnel d’où jaillit son amour pour nous, est le noyau vivant de la première annonce » (32). C’est la logique la plus profonde de la révélation du Dieu fait homme : les sentiments humains du Christ « deviennent le sacrement d’un amour infini et définitif » (59). Le texte qui suit est très médité et profond et argumenté à partir de l’évangile pour attester que « le Christ montre que Dieu est proximité, compassion et tendresse » (35).

Le Pape nous invite à renouveler notre expérience personnelle au contact du « Cœur transpercé du Christ » « où se concentrent, inscrites dans la chair, toutes les expressions d’amour des Écritures » (101). A la suite de tant de saints, il nous faut « entrer » par la foi dans le Cœur du Christ, pour y puiser sa miséricorde et pour y vivre une amitié profonde avec lui, mais plus encore pour vivre comme lui « un appel incessant à aller vers le Père » (72).

Puisant dans la richesse de l’Écriture, comme dans les écrits des Pères de l’Église et l’expérience des saints, le Pape insiste pour que nous retrouvions une spiritualité de la consolation du Christ et de la réparation. Ce sont deux exigences de l’amour, dont le Saint Père ne cache pas qu’elles demeurent un mystère qui défie la logique humaine : nous sommes appelés à répondre à l’amour par l’amour pour devenir à notre tour des consolateurs (161). Cela doit se traduire par notre engagement à la réparation : le Pape accentue la dimension sociale de ce terme classique de la spiritualité du Sacré Cœur. « construire une nouvelle civilisation de l’amour sur les ruines que nous avons laissées en ce monde par notre péché » (182), c’est guérir les cœurs blessés, œuvrer à la réconciliation, faire preuve de sensibilité pour quiconque souffre et de fraternité en actes. C’est « une levée des obstacles que nous mettons à l’expansion de son amour dans le monde, par notre manque de confiance, de gratitude et de don de soi » (194). « A la lumière du Sacré Cœur, la mission devient une question d’amour » (208). Elle « a besoin de missionnaires amoureux, toujours captivés par le Christ et qui transmettent inlassablement cet amour qui a changé leur vie » (209).

Cette encyclique parle peu de Marie. Mais elle est tout entière mariale : le Pape exprime le cœur de l’expérience mariale de l’Église, les yeux fixés sur le Christ, dans l’intuition profonde que ce que Dieu veut, c’est l’amour, et qu’il recherche des âmes qui, dans l’Église, se livrent tout entières à l’œuvre de son amour.

(crédit photo : ©synod.va/Lagarica)

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